La remise en question de mes choix par ma collègue et mes difficultés de positionnement par peur du rejet
J’ai un passé d’assistante de direction. J’ai connu plusieurs types de postes : assistante administrative, assistante d’équipe, assistante d’entreprise, assistante d’un président, assistante RH.
Une de mes anciennes collègues savait que je voulais me reconvertir dans la sophrologie.
Cette collègue est le type de personne qui a une idée précise de ce que doit être et faire une personne qui exerce un métier spécifique.
Pendant un échange sur une mission qui n’en finissais plus, dans laquelle je ne trouvais plus de sens sur une des tâches, et sur laquelle je commençais à faire de la résistance, il en est venu la discussion de mon choix professionnel. Je lui ai clairement fait part des points négatifs de mon métier, notamment sur un point spécifique. Je lui ai cependant indiqué que chez cet employeur « ça allait ». Elle était choquée. Elle m’a demandé ce que je faisais là. Ma place au sein de chez cet employeur était donc remise en question. J’avais mes raisons d’avoir choisi en premier lieu la voie de l’assistanat de direction et j’ai subi les conséquences de choix. Je ne m’étendrai pas sur les raisons mais en tout cas, j’ai bien fait comprendre que c’était purement alimentaire.
Lors d’une autre discussion, elle a fait allusion à mon manque d’assurance et à mon manque d’aisance envers les gens.
De son point de vue, je ne serais pas faite pour travailler en contact avec des humains mais plutôt avec des animaux car j’en parlais avec passion.
Je n’ai jamais vraiment osé dire ce que je ressentais par peur du rejet, d’autant plus que j’ai déjà été incitée à la démission de manière subtile par ma supérieure directe.
Me justifier par peur du rejet : l'erreur
Je me suis mise à me justifier face à elle, de la raison qui m’a poussé à choisir cette voie, à lui expliquer en quoi, j’étais faite pour ce métier.
J’ai dû lui expliquer et lui rappeler que si je parlais des animaux avec passion, c’est parce que je les côtoie depuis l’enfance et qu’en plus, je n’aime pas tous les animaux.
La justification va de pair avec la peur du rejet et le besoin de validation.
J’attendais également du soutien de la part des autres par rapport à mon projet.
J’ai également pris conscience de mes erreurs corrélées à mes peurs.
Les doutes et le questionnement
Après cette discussion, j’ai ressenti des doutes : je me suis demandé si les personnes voyaient ma peur de rencontrer une personne pour la première fois. Je me suis demandé si, lorsque j’intervenais pour un groupe, mon stress de parler devant plusieurs personnes se percevait. Je me suis demandé si tout cela était un frein. Je me suis même posé la question de savoir si j’avais fait le bon choix de devenir sophrologue. Je me suis réellement demander si j’étais légitime d’exercer cette activité. La peur du rejet m’a effectivement conduit à des difficultés de positionnement.
J’ai par la suite ressenti de la colère. J’ai pensé que si j’avais à côtoyer ma collègue dans la vie de tous les jours, cette personne me tirerait vers le bas et qu’il serait mieux pour moi de l’écarter de ma vie.
Une prise de conscience
Je me suis souvenu, par la suite, d’une conversation que j’ai eue avec une ancienne camarade de classe de lycée, timide ou introvertie elle aussi. Je me souviens qu’au moment de cette conversation, j’étais à l’étranger pour améliorer mon anglais. Cette personne était également partie à l’étranger avant moi. Je me souviens lui avoir demandé si ça l’avait aidé à vaincre sa timidité. Toutefois, en France, sa timidité revenait. J’ai voulu savoir ce qui provoquait ce sentiment. Elle m’a raconté qu’elle n’aimait pas où elle se trouvait à ce moment. Je ne sais pas si elle parlait du village dans lequel elle résidait ou de la France dans sa globalité. En tout cas, elle trouvait que les mentalités étaient différentes à l’étranger et qu’elle s’y sentait plus à l’aise.
Il est vrai qu’au lycée on l’entendait peu. J’entends par là, dans l’enceinte même du lycée et même dans le secteur. En revanche, lors de voyages scolaires, elle s’ouvrait davantage à une amie commune. Elle devenait plus bavarde, plus taquine. Mon amie était amusée et choquée à la fois. Au retour de voyage scolaire, cette personne reprenait son comportement habituel.
Je me suis dit que j’en étais capable. Si j’ai choisi ma voie, c’est qu’elle est faite pour moi et que je n’ai pas à me justifier.
Une question d’environnement ?
Alors, je me suis fait une réflexion : et s’il s’agissait tout bonnement d’une question d’environnement ? Il est des environnements dans lesquels nous nous sentons plus à l’aise que d’autres. Quand je parle d’environnement, je fais allusion aux lieux mais également aux personnes qui nous entourent.
En tout cas, c’est vrai me concernant : si je ne me sens pas ou plus à l’aise dans un environnement, je vais me renfermer et manquer ou perdre mon aisance. Si au contraire, je me sens à l’aise dans un environnement, mon aisance augmentera.
De plus, s’il est vrai que je ne parlais pas de mon activité de sophrologue avec mes collègues, c’est parce que je ne les sentais pas vraiment intéressés. Quand j’ai en face de moi une personne intéressée ou une oreille attentive, je vais parler de mon activité avec passion.
Le souvenir de ce que j’ai accompli malgré mon manque d’assurance
Malgré un manque d’aisance, j’ai pu accomplir certaines actions que ce soit volontairement ou par obligation, et cela n’a pas toujours été très confortable :
- Faire un mini exposé sur 2 pays de mon choix en BTS dans le cadre de l’interculturalité. Je l’ai fait et pourtant je me suis senti mal à l’aise de parler en public. Je n’ai pas eu le choix puisque la formatrice m’a désignée.
- Je suis partie 6 mois seule à l’étranger. Tout le monde n’ose pas franchir ce pas.
- Prendre la parole en classe avec plus ou moins d’intensité suivant comment je me sentais au sein du groupe
- Oser rentrer dans une salle de réunion d’au moins 20 personnes avec discrétion pour faire signer un document à mon supérieur hiérarchique. Intérieurement, j’avais peur du regard des autres à traverser la pièce jusqu’à aller vers lui. De plus, je ne me sentais pas bien dans cette entreprise.
- Oser prendre la parole en réunion, je l’ai très peu fait, et seulement par nécessité.
- En BTS, faire un jeu de rôle devant un groupe de 40 personnes : ma promo qui était en deuxième année et la promo de première année afin de leur montrer à quoi s’attendre pendant l’examen.
- Passer mes oraux avec plus ou moins d’assurance pendant mes examens.
- Intervenir devant un groupe de 10 à 15 personnes dans une entreprise pour une initiation à la sophrologie.
- Me porter volontaire lors des jeux de rôle pendant ma formation de sophrologie.
- Accompagner des personnes en vue de passer ma certification de sophrologie. Peut-être qu’elles ont perçu un manque d’assurance chez moi, mais, malgré tout, elles ont décidé de me faire confiance. Elles ont contribué à mon passage à l’examen.
Ce que j’en retiens
Ce qu’il en ressort de ma collègue : il s’agit clairement d’un effet miroir. En me parlant de ses doutes au sujet de mon projet, elle ne fait que me montrer ses propres limites. Si je lis entre les lignes, si elle avait certains défauts, elle ne s’autoriserait pas certaines choses car se serait incompatible pour elle.
En ce qui me concerne, elle a fait ressortir mes doutes concernant ma légitimité mais cela n’a pas duré.
Ce que j’en retiens en tout cas, c’est que je ne vais pas m’empêcher de réaliser mes envies projets sous prétexte de zones d’ombres car j’en aurai toujours et ce sera à moi de les dépasser.
J’ai eu le réflexe de me justifier alors que je n’avais pas à le faire.
Et aujourd’hui ?
J’ai effectivement fait certains choix professionnels qui m’ont amenée là où j’en suis présentement. Tout le monde ne peut pas les comprendre. Mais ils avaient une raison d’être au moment où j’ai choisi.
Je sais au fond de moi que je suis capable d’exercer la sophrologie qui est un métier-passion. J’ai quitté cet employeur avec un départ à l’amiable. J’ai également conscience que je ne pourrai pas plaire à tout le monde.
J’estime que c’est également à moi de décider quelle activité j’ai envie d’exercer. Et surtout me reconnecter à ma raison d’être.
Quels que soient les choix que je fais, c’est avant tout pour moi t j’en suis décisionnaire.
Que faire alors quand une personne critique nos projets professionnels ?
Souvenez-vous de ce que vous avez été capables d’accomplir jusqu’à présent.
Si vous vous sentez appelé par ce projet, je ne peux que vous encourager à le mettre en œuvre.
En quoi la sophrologie peut vous aider ?
La sophrologie peut vous aider en ce sens : si vous avez un doute, la sophrologie peut vous aider à rester concentrer sur votre objectif, garder la motivation, reprendre confiance en vous et libérer du regard des autres et dépasser la peur du rejet. Plus précisément à dépasser les doutes et gérer les critiques.
Je vous invite à prendre contact si mon article vous parle.
À Propos de Pauline SCHACHER
Il y a sept ans, j’ai décidé de me reconvertir professionnellement pour exercer un métier qui ait plus de sens et qui me permette de me sentir libre. Ce cheminement s’est fait progressivement, guidé par mon désir d’aider les autres à surmonter leurs peurs et à trouver leur voie.
J’accompagne aujourd’hui à mon cabinet à Arnage, en périphérie du Mans, ainsi qu’en visioconférence. Mes domaines d’intervention incluent :
- Le soutien aux personnes ayant peur du regard des autres et du rejet, une problématique qui m’a touchée personnellement pendant des années.
- La guidance dans les projets, en combinant la sophrologie et la cartomancie pour une approche globale.
- La communication non violente et la sophrologie, pour améliorer la relation à l’autre et la qualité des échanges.